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Le puits Max

 

On peut considérer le Puits Saint-Max ou Maximilien de Carling, appartenant à la Compagnie Houillère de la Moselle Maximilien Pougnet et Cie, comme étant le premier siège mis en exploitation dans le secteur Ouest du bassin (1860).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 17 novembre 1855, la société démarre le fonçage du Puits Max. Après cinq années d’efforts et de luttes pour maîtriser les nombreuses venues d’eau, les travaux atteignent, le 15 octobre 1860, le gisement houiller et la première veine de charbon.

 Planning des travaux (d’après M. SCHOUMERT comptable de la société) :

 17.11.1855 : début des travaux de forage du puits

 19.04.1856 : 122 ouvriers y travaillent (dont 3 Belges)

 15.07.1857 : 117 ouvriers et 5 employés sont inscrits dans les rôles

 15.11.1858 : 111 ouvriers, le puits atteint 128 m

 19.01.1859 : 103 ouvriers (6 Prussiens et 1 Belge) profondeur 138 m

 19.03.1859 : 100 ouvriers, profondeur 114,5 m dont 2,50m dans la houille

 12.06.1859 : 95 ouvriers dont 7 étrangers

 29.05.1860 : 95 ouvriers dont 8 étrangers, profondeur 163 m

 16.06.1860 : 92 ouvriers dont 8 étrangers, le travail au fond marche bien, on termine la dernière retraite boisée, après cela on maçonnera en briques les parois du puits parce que le terrain houiller est sec et sans eau, c.à.d. entièrement étanche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 9 décembre suivant « l’on put promener dans les rues de Metz et de Sarreguemines, au son d’une musique militaire, un bloc que l’on avait réussi à extraire ». Après l’euphorie passagère de la découverte du charbon à Carling et à L’Hôpital, une longue période de prospérité industrielle s’est installée dans les deux communes.

Le 16 mai 1861, le puits est à 230 m, un premier accrochage aménagé et les premières galeries creusées. Au Sud les travaux sont vite stoppés par une faille. Vers le Nord, par contre, l’exploitation se développe dans les veines Justine, Marie, Eugénie, Fanny (ouverture 1,20 m à 1,40 m), puis en petite veine, petite Berthe, grande Berthe et Ermance de 0,60 m à 0,80 m. Le démarrage est cependant difficile, comme le confirme la production de l’année 1861 avec 162 tonnes de charbon. Le gisement, coupé de failles, conduit rapidement l’exploitation à l’étage -355 m (le puits descendant jusqu’à - 372 mètres).

La construction du puits coûtait beaucoup en misère humaine : que d’accidents de travail, bénins, graves, et malheureusement aussi, mortels !

Le 26.01.1858 : rapport du commissaire de Police de St-Avold au sujet d’un accident mortel au puits de Carling (le 1er tué de la mine de Carling) :

« Un mineur âgé de 40 ans, né et domicilié à Lauterbach (Prusse), marié et père de 5 enfants en bas âge, tombait d’une hauteur de 25 mètres dans le puits sur une plate-forme intérieure. A expiré peu de temps après sa chute ».

Le rapport mentionne « d’après les règles de la société de secours mutuels établies entre les ouvriers et la compagnie, la veuve recevra un secours viager de 15 F par mois tant qu’elle ne se remariera pas et chacun des enfants jusqu’à l’âge de 10 ans un secours de 3 F par mois, ceux au-dessus de cet âge et ceux qui l’atteindront successivement seront employés par la Compagnie ».

On constate que c’est la première caisse de secours minière, le début de la sécurité sociale et les enfants commençaient à travailler à 10 ans, mais « rassurons-nous », le travail de nuit était interdit avant 13 ans et limité à 12 heures par jour jusqu’12 ans !

Le travail des femmes était limité à cette époque à 12 h/jour et celui des hommes à 14h/jour.

La première fête de la Sainte-Barbe fût fêtée le 4 décembre 1860.

La compagnie érige entre 1856 et 1862, une vingtaine de bâtiments dont la maison du directeur, de l’ingénieur, du dessinateur et les bureaux.

Lors de l’Assemblée Générale du 15 juin 1863, Maximilien Pougnet concluait en ces termes : « Si donc on n’a pas été très heureux, on voit qu’on pouvait être beaucoup plus malheureux dans le choix de cet emplacement. De semblables mécomptes sont l’histoire de tous les jours dans l’exploitation des mines ».

L’exploitation se développait cependant et, en 1864, Carling produisait 17 642 tonnes de charbon. Seul puits du siège (situation courante pour l’époque) le Puits Max était de ce fait compartimenté. Il servait à la fois d’entrée et de retour d’air. Avec le développe-ment des travaux du fond, l’aérage devenait insuffisant et les nombreuses infiltrations d’eau au travers du cuvelage aggravaient encore la situation.

En 1866, une brusque venue d’eau, suivie d’un coup de grisou, faisait trois victimes et détruisait le compartimentage du puits. Un nouveau cuvelage en fonte est posé, réduisant le diamètre du puits mais pas les infiltrations d’eau. L’extraction reprend cependant en 1869 et la production atteint 21 369 tonnes.

En 1866, la Compagnie des Chemins de fer de l’Est installe dans la vallée de la Merle une voie ferrée reliant la gare de Béning à Carling. Cette voie unique dessert le Puits Max (Maximilien) de Carling, exploité par la Compagnie des Houillères de Moselle et les gares minières des puits II et VI de l’Hôpital. Vers 1875, elle étend la ligne du Puits Max à la gare de Carling.

En 1888, la ligne Hargarten-Carling est mise en service. Avec le démarrage de l’exploitation du siège de Merlebach, de nouveaux raccordements sont nécessaires. Une gare est construite au puits V en 1902 et une liaison ferroviaire relie le puits V au Puits Sainte-Fontaine en 1910.

La voie unique exploitée par la Reicheisenbahn est saturée. La compagnie Saar und Mosel construit sa propre ligne qui relie le siège de Merlebach au Puits IV de L’Hôpital.

Un deuxième puits devenait indispensable, mais faute de capitaux, il ne sera jamais réalisé. Finalement, c’est l’administration des mines qui impose l’arrêt de l’exploitation en 1875.

En 1873 à 1930, la nouvelle société des Mines de Sarre et Moselle et ses successeurs installent leur direction dans les bâtiments devenus vacants de Carling.

Trente-cinq années après son arrêt, en 1910, le Puits Max, devenu Puits 8 de la Société Saar und Mosel Bergwerksaktiengesellschaft, est dénoyé, ravalé jusqu’à 585 mètres et remis en service pour l’aérage du Puits 6.

En 1918, le puits est désaffecté et son chevalement, du 19ème siècle, arasé en 1963.

 

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